Tension en Asie : Nancy Pelosi critique Pékin pour « répression brutale » à Hong Kong, « campagne » contre le peuple tibétain et « génocide » des musulmans au Xinjiang

Des avions de combat chinois ont traversé le détroit de Taiwan, a annoncé mardi la télévision d’Etat chinoise. « Les avions de combat chinois Su-35 traversent le détroit de Taïwan », a indiqué la chaîne publique chinoise CGTN, sans plus de détails.

Les États-Unis, pour leur part, ont déployé quatre navires de guerre américains, dont un porte-avions, qui ont navigué à l’est de Taïwan dans ce qu’ils ont appelé des « déploiements de routine ».

Ces démonstrations de force interviennent dans un contexte de tension croissante due à la visite sur l’île de Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi.

Pelosi a atterri après 22h00 (22h43 heure locale) à l’aéroport Songshan de Taipei, où elle a entamé une visite contre laquelle la Chine avait annoncé des représailles.

Quelques heures avant son arrivée, Pelosi a expliqué dans une chronique d’opinion publiée dans JJ’ai le Washington Post que sa visite à Taïwan sert à « soutenir » la démocratie de l’île face aux « menaces » qu’elle subit de la part de la Chine.

« En voyageant à Taïwan, nous honorons notre engagement envers la démocratie et réaffirmons que les libertés de Taïwan et de toutes les démocraties doivent être respectées », a-t-il déclaré dans l’article publié mardi.

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Dans sa tribune d’opinion, la chef de file de la Chambre basse a défendu que les États-Unis doivent « soutenir Taïwan », qu’elle a qualifié de « démocratie vibrante et robuste » qui « est menacée ».

Il a critiqué le fait que ces dernières années « Pékin a considérablement intensifié les tensions avec Taïwan », avec l’augmentation des opérations aériennes dans la région, les cyberattaques contre les agences taïwanaises et l’intimidation contre les pays qui coopèrent avec l’île.

« Face à l’agression du Parti communiste chinois, la visite de notre délégation au Congrès doit être considérée comme une déclaration sans équivoque que les États-Unis se tiennent aux côtés de Taiwan, notre partenaire démocratique, tout en défendant sa liberté », a-t-il déclaré.

Cependant, Pelosi a réitéré que son voyage « ne contredit en rien » la position des États-Unis sur Taïwan, qui depuis 1979 soutient la politique « d’une seule Chine » et s’oppose à l’indépendance de l’île.

Il a souligné que « la solidarité des Etats-Unis avec Taïwan est aujourd’hui plus importante que jamais », non seulement pour les 23 millions d’habitants de l’île, mais aussi pour « les autres millions d’opprimés » en Chine.

En ce sens, il a cité la « répression brutale » à Hong Kong, la « campagne pour effacer l’identité » du peuple tibétain et le « génocide » contre les Ouïghours musulmans au Xinjiang.

Il s’agit de la première visite d’un président de la Chambre des États-Unis à Taïwan depuis 1997, lorsque le républicain Newt Gingrich était sur l’île.

Ni Pelosi ni le ministère taïwanais des Affaires étrangères n’avaient confirmé si la tournée du responsable en Asie inclurait une visite à Taïwan, une possibilité avancée par les médias américains et taïwanais.

Ce mardi, le ministère chinois des Affaires étrangères a assuré qu’il est « difficile d’imaginer une action plus téméraire et provocatrice » des Etats-Unis que cette visite, à propos de laquelle l’armée chinoise a récemment prévenu qu’elle ne « resterait pas les bras croisés ».

La Chine revendique la souveraineté sur l’île et considère Taïwan comme une province rebelle depuis que les nationalistes du Kuomintang s’y sont retirés en 1949 après avoir perdu la guerre civile contre les communistes.