L’INDH et la CNTV appellent les médias à réfléchir sur la couverture du 50e anniversaire du coup d’État

La directrice de l’Institut national des droits de l’homme (INDH), Consuelo Contreras, et la présidente du Conseil national de la télévision (CNTV), Faride Zerán, ont tenu une série de réunions au cours desquelles ils ont discuté de la pertinence des commémorations que le pays organisera cette année dans le contexte du 50e anniversaire du coup d’État.

En tant que représentants d’organisations inspirées par la démocratie, la paix et le respect des droits de l’homme, ils considèrent que cette situation est importante pour la coexistence nationale, raison pour laquelle ils soulèvent certaines considérations afin de rappeler qu’il existe des principes établis tant dans la réglementation chilienne que dans les traités internationaux ratifié par notre pays.

Les chefs des deux organisations conviennent qu’il existe des bases pour la démocratie et la mémoire déjà convenues à travers le travail promu par la société civile organisée, des groupes de proches de victimes de violations des droits de l’homme, entre autres, qui ont contribué à la vérité , justice, réparation et mémoire historique, notamment celle relative aux victimes.

Dans ce contexte, Zerán et Contreras invitent les médias à couvrir les questions liées à la commémoration des 50 ans dans une perspective des droits de l’homme qui respecte ces principes qui sont dans les codes éthiques de la pratique journalistique. Une couverture qui assure la dignité des victimes et de leurs familles tout en renforçant les principes et les valeurs d’une démocratie dont les médias non seulement partagent ces prémisses, mais assument également la pertinence de leur rôle social.

Par conséquent, les autorités invitent les médias à garder à l’esprit les considérations suivantes :

  1. Que les violations des droits de l’homme sont inacceptables, quel que soit le contexte politique, économique et social auquel les États sont confrontés.
  2. Qu’il est important pour la démocratie et pour les nouvelles générations de valoriser et de reconnaître les diverses tentatives pour faire avancer la vérité, la justice, la mémoire, la réparation et les mesures de non-répétition, que ce soit par l’État à travers la création de commissions de vérité ; des organisations de la société civile, des droits de l’homme, des proches des victimes, des organisations religieuses ; des systèmes judiciaires et de la presse qui, malgré la censure et les risques pour l’intégrité physique de ses professionnels, ont rapporté en temps opportun les graves violations des droits de l’homme perpétrées par l’État et ses agents pendant 17 ans.
  3. Que dans des contextes de diffusion de discours de haine, de déni ou de désinformation, et dans l’exercice de leur liberté d’expression, les médias ont la responsabilité d’informer de manière adéquate compte tenu des condamnations judiciaires, des enquêtes historiques, des témoignages des victimes et de leurs familles, et des dossiers , entre autres sources.
  4. Que les médias sont appelés à contribuer au respect des droits de l’homme et de la dignité des personnes, ainsi qu’à éviter la revictimisation de ceux qui ont été l’objet de violations des droits de l’homme et à soulager le rôle des défenseurs des droits de l’homme, de la vérité , justice et mémoire.
  5. Enfin, dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire du coup d’État, Zerán et Contreras considèrent que l’engagement envers les garanties de non-répétition nécessite un effort collectif, et en ce sens le rôle du journalisme et des médias sociaux constitue un élément d’avancer dans une société qui se reconnaît dans son passé et renforce ainsi sa démocratie présente et future.