Les troupes russes arriveront « dans les prochains jours » en Biélorussie pour former un groupe militaire régional face aux tensions accrues avec l’Ukraine voisine, a rapporté vendredi le ministère de la Défense de l’ex-république soviétique. L’objectif est que les troupes conjointes protègent les frontières biélorusses des menaces potentielles.
Le représentant de l’état-major général de l’armée biélorusse, Victor Tumar, a expliqué que les soldats participeront à des activités d’entraînement militaire visant à « augmenter le niveau d’exécution des missions de défense de l’Union d’États » Russie-Biélorussie. A travers une déclaration, il a assuré que ces dernières années, les pays de l’OTAN ont accru leur potentiel aux frontières avec la Biélorussie, avec la présence d’équipements de combat modernes.
« Ces faits confirment l’augmentation des menaces dans le domaine de la sécurité militaire de la Biélorussie et de l’Union d’État, qui exige l’adoption de mesures urgentes », indique le document, citant Tumar. Le responsable militaire a souligné que l’objectif du groupement russo-biélorusse est de garantir la parité en matière de sécurité et de maintien de la paix, puisqu’il s’agit d’un déploiement « entièrement défensif ».
« Ils ont déjà assez de problèmes »
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a averti aujourd’hui même l’Ukraine et l’Occident de ne pas surpasser militairement la Russie au point de coincer ces troupes, car Moscou a des armes nucléaires pour une raison. Dans une interview au réseau américain CNBLoukachenko a soutenu que « le plus important est de ne pas emmener votre interlocuteur ni même votre adversaire au coin de la rue. Il y a des lignes qu’il ne faut pas franchir. Ne les franchissez pas », a-t-il expliqué.
« Les armes nucléaires, toutes les armes, sont créées pour quelque chose », a-t-il ajouté, « la Russie a clairement énoncé sa position : à Dieu ne plaise, il y aura une attaque sur le territoire de la Fédération de Russie ; dans ce cas, la Russie peut utiliser toutes sortes d’armes », a-t-il déclaré. La semaine dernière, Loukachenko a annoncé la création du groupe militaire avec Poutine.
A cette occasion, Loukachenko n’a pas précisé le nombre de soldats qui composeront ce groupe, bien que ce vendredi il ait expliqué que Minsk n’exigerait pas que Moscou envoie « 10 000 à 15 000 soldats » car « ils ont déjà suffisamment de problèmes ».