le sociologue Eugenio Tironi s’est exprimé ce jeudi sur la crise sécuritaire que traverse le pays et que l’actualité a été reprise après le décès du premier caporal des carabiniers Daniel Palma hier soir après avoir reçu deux balles dans la tête en pleine inspection et avec la promulgation de la loi Naín-Retamal par le gouvernement ce matin.
« C’est un coup porté au gouvernement, et ça frappe durement les carabiniers, mais je pense que ça nous rattrape bien mieux qu’hier, ça nous rattrape à un moment où le système politique est parvenu à un accord transversal au Congrès », a-t-il précisé dans le programme Le comptoir radio « Pour paner du pain ».
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Pour Tironi, la clé de la lutte contre le crime est l’unité des Chiliens. « Le dilemme que nous allons avoir dans les semaines et les mois à venir est que si nous cédons, ce sera un triomphe pour le crime, mais si nous nous serrons les coudes, je pense que nous allons utiliser le seuil et ça commencera à aller à l’envers », a-t-il ajouté.
Rôle du droit dans la sécurité
L’opposition a interrogé le parti au pouvoir sur sa position sur la loi Naín-Retamal en raison de son vote contre au Parlement et de son intention d’aller devant la Cour constitutionnelle, ainsi que du peu de crédibilité que les responsables gouvernementaux ont pour les vieux dictons contre les carabiniers.
Le professeur de l’École de gouvernement de l’Université catholique a remis en question l’attitude que la droite a eue dans l’agenda sécuritaire, soulignant que « les gouvernements de droite ont un bilan très médiocre dans ce domaine. La sécurité est leur agenda quand ils sont dans l’opposition , mais lorsqu’ils sont entrés au gouvernement, ils ont fait preuve de beaucoup d’inexpérience en la matière ».
D’autre part, il a noté que tant que les Carabiniers n’ont pas le soutien de l’opinion publique, des leaders d’opinion et de la population, il est très difficile que les moyens et la mise en œuvre qui leur sont donnés portent leurs fruits. « La principale défense contre le crime, c’est nous, les citoyens », a-t-il ajouté.
De même, il a précisé que ce moment que vit le pays est une opportunité pour le gouvernement du président Gabriel Boric, la gauche et la nouvelle génération de politiciens, car « nous sommes à un moment historique où une unité nationale se produit comme jamais avant dans autour de cette question ».
étape présidentielle
Torini, interrogé sur les actions du président en matière de sécurité, a précisé que « nous sommes dans un scénario sans précédent, car il y a une fragmentation de l’environnement politique, à la fois au sein des coalitions et entre les coalitions ».
Cependant, il a précisé que « dans ce contexte je crois que le gouvernement navigue relativement bien, Boric navigue bien, il sait trouver des accords ».
Enfin, il a fait référence au programme du président, commentant que « je pense qu’il avance à un rythme beaucoup plus lent que prévu, mais il avance dans la direction qu’il avait l’intention de faire. Il n’atteindra sûrement pas le port qu’il voulait atteindre quand il a été élu, mais il va se déplacer de quelques kilomètres dans cette direction. »
Vidéo via YouTube : Le compteur