Le ministre Marcel passe à la vitesse supérieure et affirme à Magallanes qu’avec « la réforme fiscale les ressources des régions seront doublées »

Dans le cadre de sa tournée nationale pour expliquer la réforme fiscale, le timonier du Trésor, Mario Marcel, a assuré lors de sa visite à la région de Magallanes que les régions bénéficieront de la réforme, décrite par plusieurs experts comme la plus importante initiative de collecte faite dans le pays.

« Avec le projet de redevance minière, nous prévoyons de consacrer au moins un tiers de sa collecte au financement des régionsà la fois par le biais de fonds de recherche régionaux, sous forme de contributions directement aux gouvernements régionauxa souligné Marcel.

En ce sens, il a ajouté que « dans les projets de correction fiscale qui seront présentés vers la fin de l’année, 70% de cette collecte ira aux gouvernements régionaux et, de cette manière, nous pourrons doubler les ressources des Gouvernements Régionaux pour le développement du territoire.

« Ce sera un changement très significatif par rapport à la situation dans laquelle les investissements régionaux ont été financés jusqu’à présent« , il prétendait.

Traitement à la Chambre

Entre-temps, mardi dernier, la Commission des finances de la Chambre des députés et des députés a repris le débat sur la réforme fiscale, dans une instance qui a connu une nouvelle présentation du ministre du portefeuille, Mario Marcel. C’est un projet fondamental pour le Gouvernement, car il le considère comme la source de financement des autres réformes envisagées par son programme. C’est pourquoi ils ont appelé les parlementaires à avoir la discussion « lentement, mais sans pause », dans le but que la proposition sorte de la commission au cours du mois de septembre. Bien que l’initiative puisse compter sur le soutien des bancs de l’opposition, comme le projette le député Guillermo Ramírez (UDI), il y a encore des voix critiques contre un projet qui pourrait retarder son envoi au Sénat.

Après sa participation à l’instance parlementaire, le ministre Mario Marcel a exclu que cette réforme implique un tout nouveau pacte fiscal, profitant de nier certaines questions qui, à son avis, ne font pas partie de la proposition. « Aucune des réglementations auxquelles j’ai fait référence ne crée un nouveau régime fiscal, on n’invente pas ici un impôt sur les successions, on ne crée pas une taxe sur les donations, les plateformes numériques, la TVA ou le remboursement de la TVA aux exportateurs. Ce que nous avons, ce sont toutes les modifications qui visent à réduire ou supprimer les mécanismes d’évitement ou d’évasion », a souligné le chef du Trésor.

C’est une réforme qui a été cataloguée par différents économistes comme « l’une des plus ambitieuses » de l’histoire du pays, et qui a été analysée en détail dans divers forums de discussion. C’était précisément ce jeudi, lors du webinaire « Perspectives de la réforme fiscale », organisé par le Centre latino-américain de politiques économiques de l’Université catholique (Clapes UC), dans lequel des experts et d’anciens ministres des Finances ont réfléchi à la manière dont ce projet pourrait affecter l’investissement – l’une des grandes préoccupations du secteur des entreprises – et a appelé à revoir certains taux proposés, comme celui qui taxe les bénéfices retenus par les entreprises.

C’est précisément dans ce cas que l’ancien ministre des Finances des deux gouvernements de Sebastián Piñera, Felipe Larraín, a souligné que « j’ai cherché et je n’ai pas trouvé une autre réforme fiscale aussi ambitieuse. Il y en a peut-être un, mais je ne l’ai pas trouvé. En un demi-siècle au moins, il n’y a pas eu de réforme fiscale aussi radicale et ambitieuse en matière de recouvrement. C’est refondateur, mais c’est fondamentalement la collecte d’impôts ». Par ailleurs, l’économiste, qui a participé à la réunion d’information organisée par le ministre Marcel il y a quelques semaines, a ajouté que « le trou se situe principalement dans l’impôt sur le revenu des particuliers, pas dans celui des sociétés, et la solution qui est utilisée est de facturer à la main main dans la main avec la classe moyenne professionnelle, ce qui est fait dans ce projet de loi ».

Plus prudent était un autre des participants à cet événement, l’ancien chef du Trésor dans le deuxième gouvernement de Michelle Bachelet, Rodrigo Valdés, qui a souligné que le taux proposé pour l’impôt sur les bénéfices non distribués semble « un peu élevé ». À cet égard, Valdés a appelé à « recalibrer certains taux qui sont en cours de discussion », ajoutant qu' »il est insuffisant de dire que cela a des effets sur la croissance, la question est de savoir comment minimiser cet effet, ce qui doit certainement être fait, mais il ne suffit pas de dire que les taxes faussent ».

Enfin, et concernant les délais de traitement du projet à la Chambre basse, le député et membre de la commission du Trésor, Ricardo Cifuentes (DC), s’est demandé si les délais prévus par l’exécutif pouvaient être respectés. « Nous devons lire l’intégralité du projet, même pas encore la comparaison, cela montre que nous sommes en retard. Nous ne discutons pas encore du projet article par article en détail, ni ne votons-le en particulier ou en général », a prévenu le parlementaire.