L’Arabie saoudite libère unilatéralement plus de 100 Yéménites

Au total, 104 Yéménites détenus en Arabie saoudite sont rentrés ce lundi (17/04/2023) au Yémen sur trois vols coordonnés par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dans le cadre d’une opération unilatérale menée par Riyad en dehors du échange de prisonniers de trois jours qui s’est achevée dimanche avec la libération de près de neuf cents personnes.

Le porte-parole de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite qui est impliquée dans la guerre au Yémen depuis 2015, Turki al-Malki, a déclaré dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle saoudienne SPA que les opérations se sont terminées par la libération de 104 détenus rebelles.

Trois avions du CICR ont décollé lundi matin de l’aéroport d’Abha, dans le sud-ouest de l’Arabie saoudite, à destination de Sanaa, la capitale yéménite contrôlée par les insurgés depuis 2014, et d’Aden, où siège le gouvernement internationalement reconnu soutenu par Riyad. Le CICR a déclaré sur Twitter que les deux avions qui ont atterri à Sanaa transportaient 48 prisonniers chacun, tandis que huit Yéménites sont arrivés à Aden.

Cette libération unilatérale de détenus houthis en Arabie saoudite intervient en marge d’un échange de prisonniers de trois jours qui s’est conclu hier entre l’alliance militaire et les Houthis soutenus par l’Iran, processus au cours duquel 869 personnes ont pu rentrer chez elles, dont 15 Saoudiens. Au total, en quatre jours, 973 personnes ont été libérées.

Rapprochement plein d’espoir entre l’Arabie saoudite et le Yémen

Selon le porte-parole de l’alliance militaire, l’opération était « une initiative humanitaire unilatérale » de l’Arabie saoudite visant à « créer une atmosphère de dialogue entre les parties yéménites pour parvenir à une solution politique globale et durable pour mettre fin à la crise yéménite ».

L’échange de prisonniers représente le deuxième plus grand échange convenu depuis le début du conflit au Yémen, après une autre opération menée en 2020 au cours de laquelle plus de 1 000 personnes ont été libérées.

Le Yémen, en guerre depuis 2014, est le théâtre de la pire catastrophe humanitaire de la planète, selon l’ONU, alors que plus de quatre-vingt pour cent de sa population dépend de l’aide humanitaire. Ces dernières semaines, les contacts entre l’Arabie saoudite et les Houthis se sont intensifiés, ce qui a conduit à la conclusion de ces échanges de prisonniers, en vue de parvenir à une solution globale à cette guerre qui a dévasté le pays.

Le rapprochement saoudo-houthi, totalement impensable il y a quelques mois, intervient après que l’Arabie saoudite et son ennemi juré l’Iran ont rétabli leurs relations début mars, une décision qui pourrait remodeler toute la région du Moyen-Orient.