Lancement du livre « Le carnet des choses inutiles »

Lancement du livre « Le carnet des choses inutiles »

  • Espace Bustamante, Ramón Carnicer 65, Providencia.
  • Samedi 22 octobre – 18h30

39 degrés à l’ombre, des mendiants, des drogués, une ville vide où les arbres continuent de fleurir, des balcons, des ascenseurs, des abeilles, des pigeons, des hirondelles, des immigrés en attente de visa, des chiens étrangers, des placards, des bureaux d’immigration, des carrelages, tout se regarde œil de Malú Urriola dans le cours suspendu et incertain de la pandémie vécue à Madrid.

Un long poème qui se confond avec une lettre pour décrire à Ángela, l’amour lointain ou impossible qui la fait trembler, cette ville dans laquelle se détache la beauté des choses inutiles tandis que « le monde tel que nous le connaissons disparaît ». Allusion aussi à Angela Davis et au féminisme.

« Le cahier des choses inutiles » permet d’entendre la voix, le sifflement, le soupir ou l’articulation du mot qui donne lieu au poème.

« Face au virus qui enlève l’air des poumons, il y a les cellules saines qui motivent le ton verbal. La parole ancrée dans les voies respiratoires, la parole qui cherche à sortir par les lèvres et la bouche. Barthes a décrit le « grain de la voix » comme cette figure minuscule qui abrite le souffle et génère la parole et la voix. Il faisait référence à la production de sons par le corps lui-même, par les nœuds d’air qui montent à travers les poumons pour énoncer le mot et le verbe. Contrairement aux effets de contagion, ici la matière comme germe d’air façonne le mot lui-même, tandis que les coupures, les césures, les hiatus font trembler le vers. En effet, on touche à la matérialité du poème, point de rencontre entre le son et la voix, entre la voix et le langage. De l’air infecté que nous respirons, le virus nous conduit donc à la mort ; aussi depuis les airs, commence la formation du langage, le plaisir du mot », écrit Francine Masiello, Université de Californie, Berkeley,

Malú Urriola (Santiago, Chili, 1967) a publié : Piedras rodantes (1988) ; Donne-moi ton sale amour (1994); Hija de perra (1998), livre réédité au Venezuela, en Argentine et au Mexique ; Rien (2003); Armes (2007); La lumière qui m’aveugle, co-écrit avec la photographe Paz Errázuriz (2010) ; Les étoiles du Chili pour vous (Anthologie, 2015); Cadavre exquis (2017). Il a remporté le prix des meilleures œuvres éditées pour son livre Nada (2004); le prix Pablo Neruda pour l’ensemble de sa carrière (2006); et la bourse John Simón Guggenheim (2009). Elle est actuellement universitaire à l’Académie universitaire d’humanisme chrétien et dirige l’atelier de la Fondation Pablo Neruda pour les jeunes poètes érudits. Il travaille comme scénariste pour la télévision et le cinéma.