La justice équatorienne accuse formellement l’ancien président Lenín Moreno d’avoir reçu des pots-de-vin

Un magistrat équatorien a décidé dimanche d’accepter une demande du bureau du procureur général de poursuivre l’ancien président Lénine Moreno pour corruption, dans une enquête sur le contrat de construction d’une centrale hydroélectrique dans la nation sud-américaine.

L’acte d’accusation, qui comprend 37 personnes, lie Moreno aux travaux du projet hydroélectrique Coca-Codo Sinclair et indique que les accusés auraient reçu des pots-de-vin pouvant atteindre 76 millions de dollars dans le cadre d’un stratagème de corruption qui a fonctionné entre 2009 et 2018.

Moreno a servi pendant une partie de cette période comme vice-président sous le gouvernement de Raphaël Corréa.

Après une audience dimanche, le bureau du procureur a déclaré sur son compte Twitter que Moreno et le reste des accusés seront traduits en justice « pour leur participation présumée au crime de corruption » et a souligné que les pots-de-vin répondent « au montant le plus élevé poursuivi pour des actes de corruption en Équateur ».

Moreno, qui a été président de l’Équateur entre 2017 et 2021, réside actuellement au Paraguay et occupe le poste de commissaire de l’Organisation des États américains (OEA) aux affaires des personnes handicapées.

La centrale hydroélectrique liée à l’affaire a été construite par la société chinoise Sinohydro, pour un coût de 2 245 millions de dollars, selon les données officielles, et a présenté de nombreux dysfonctionnements depuis sa mise en service.

Le juge Adrien Rojas a décidé, par mesure de précaution, que Moreno comparaîtrait tous les 15 jours devant la Cour nationale de justice, bien qu’il n’ait pas délivré d’ordonnance de détention préventive.

L’ancien président a déclaré en février qu’il n’était pas chargé de contracter les travaux du complexe.