L’ancienne présidente brésilienne Dilma Rousseff a pris ses fonctions ce jeudi (13.04.2023) à la tête de la Nouvelle Banque de Développement des BRICS lors d’une cérémonie à Shanghai en présence de son parrain politique et actuel président Luiz Inácio Lula da Silva.
Dans son premier acte en Chine, Lula a assuré que l’investiture de Rousseff « à la tête d’une banque mondiale d’une telle ampleur » est « un événement extraordinaire dans un monde encore dominé par les hommes ». Il a également mis en avant son passé dans la lutte contre la dictature et assuré que sa nouvelle position est un « outil pour réduire les inégalités entre les pays riches et les pays émergents ».
Le président brésilien a proposé Rousseff pour le poste après la démission en mars du diplomate brésilien Marcos Troyjo, qui a pris ses fonctions en 2020 lors de la nomination de l’ancien dirigeant Jair Bolsonaro. Rousseff, qui a déjà pris les rênes fin mars, achèvera le mandat restant de la présidence tournante du Brésil dans l’instance qui expire en juillet 2025.
La banque multilatérale de développement BRICS – composée du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud – a été créée en 2015, avec pour mission de financer des travaux d’infrastructure et de promouvoir le développement durable dans ces économies émergentes et d’autres.
Ses thèmes : la pauvreté, les inégalités, l’accès à l’éducation et à la santé
Dans son discours d’investiture, Rousseff a assuré que cette entité est dans « une position unique pour montrer la voie » vers un monde prospère au développement partagé. L’ancien président brésilien a également énuméré les « défis importants » auxquels sont exposées les économies émergentes, comme les inégalités persistantes, l’extrême pauvreté, les infrastructures inadéquates ou le manque d’accès à l’éducation et à la santé.
Lors de l’annonce de sa nomination en mars, la banque a souligné que Rousseff avait « priorisé la lutte contre la pauvreté » pendant son mandat (2011-2016) et poursuivi les programmes sociaux entamés sous l’administration Lula (2003-2010), grâce à quoi le Brésil a réussi à sortir de la carte de la faim de l’ONU.
Économiste de formation et dauphin de Lula, Rousseff est devenue la première femme à assumer la présidence au Brésil et a obtenu un second mandat qui s’est soldé en 2016 par sa destitution, accusée d’avoir inventé des comptes publics dans un processus très controversé au Congrès. Il s’agit du premier poste public qu’il occupe depuis son limogeage.