Ni la Convention ni sa proposition ne divisent le pays. Nous étions divisés depuis longtemps. Ainsi, la Convention, bien qu’avec un certain excès et plus strident que d’habitude, est le reflet et non la cause de la division qui existe dans le pays, notamment parmi les élites et leur déconnexion traditionnelle avec les besoins de la majorité. Nous traînons des désaccords dans nos interprétations du passé, dans nos appréciations du présent, dans nos aspirations concernant l’avenir. Nous avons aussi une divergence d’intérêts, bien sûr, même si nous les cachons généralement, compte tenu de la charge négative de ce mot lorsqu’il fait référence à des intérêts matériels, au nom de croyances, de principes, de valeurs et d’autres mots ronflants.
De même, nos différences se cachent lorsque nous disons tous que nous voulons une société plus juste, un pays plus inclusif, la reconnaissance de nos peuples autochtones, même si nous ne sommes pas d’accord sur l’essentiel, qui n’est pas la fin, mais les moyens d’y parvenir. . Les médias nous séparent, ni plus ni moins que les médias, et ainsi, pour parvenir à une société plus juste, certains font appel à une réforme fiscale et d’autres misent sur la simple croissance du pays.
Peut-être prenons-nous très littéralement celle de la nouvelle Constitution comme la maison de chacun. En effet, et si la proposition de Convention est approuvée, ce sera la maison de tous, puisque, sans exception, nous devrons travailler ensemble pour la mettre en œuvre et la respecter. Mais ce ne sera pas pour que la nouvelle Constitution soit du même goût pour tous. Même dans le cas d’une famille nombreuse qui vit dans une grande maison, tous les occupants ne doivent pas nécessairement s’accorder sur l’appréciation et la valeur qu’ils accordent déjà à la pièce qu’ils y ont.
Un signe palpable de notre division persistante et peut-être inévitable (l’unité n’est-elle pas inaccessible dans une société démocratique et ouverte ?), est désormais celle qui sépare, d’une part, celles du Rejet et, d’autre part, celles de l’Approbation. Mais il s’agit d’une division partielle, car hormis les fanatiques de la Constitution de 1980 et les électeurs narcissiques qui estiment que la proposition d’aujourd’hui est impeccable -il n’y en a pas peu des deux types-, les deux camps, ceux du Rejet et ceux du J’approuve, ils admettent que, résolu cependant la question est le 5 septembre, il y aura du bon et long travail à faire, et c’est pourquoi les premiers appellent Reject to change, tandis que les seconds appellent Approve to better. Ce qui est frappant, cependant, c’est que chaque camp ne croit pas l’autre : ceux de l’Approve ont de bonnes raisons de se méfier d’une promesse de changement constitutionnel faite par des secteurs qui ont stoppé en 2005 le processus de remplacement de la Constitution de la dictature, tandis que ceux de le rejet appelle la composition très fragmentée de l’actuel Congrès constitutionnel à ne pas croire aux réformes à venir d’une proposition constitutionnelle qui, si elle est approuvée, sera considérée par certains comme la voix définitive du peuple, sinon de Dieu lui-même.
Aucune des deux parties aux travaux achevés le 5 septembre, l’une ou l’autre revendique aujourd’hui sa crédibilité et la dénie à son rival. piment à nouveau. L’éternel ping-pong politique et moral d’une société où chaque groupe parle et agit comme si par le travail et la grâce d’un esprit supérieur il était le seul crédible et celui qui a la supériorité morale sur les autres. Manichéisme pur. Je l’ai subi de première main dans la Convention constitutionnelle, où les commissaires aux mœurs des deux côtés, ou de l’extrême de chacun des côtés, se déclarent porteurs de la pureté qui manquerait absolument à leurs rivaux. S’il vous plaît, croyez-moi : cette routine d’accusations croisées, de nos discours d’investiture à nos discours de sortie, a été très difficile à tolérer pour ceux d’entre nous qui y croient que personne n’est plus que n’importe qui, qu’il est discutable que quelqu’un puisse se présenter comme meilleurs que leurs pairs, et que le moins dont nous ayons besoin, ce sont des personnalités salvatrices et des sujets rédempteurs, quelle que soit la couleur qu’ils ont ou prétendent avoir.
C’est donc clair : les rejeteurs et les approbateurs auront des devoirs à faire qu’ils soient l’un ou l’autre qui réussissent l’examen du 4 septembre. Une tâche qui, si elle est omise, n’admettra aucun type de justification, car le peuple, ou les peuples du Chili – quoi qu’on en dise – veilleront à ce qu’ils respectent ce qu’ils ont promis.
En cela nous sommes et en cela nous serons encore longtemps, parce que ceux qui ont heureusement arrêté le changement constitutionnel en 2005 – croyant à tort que tout était déjà fait – et parce que le dernier changement que Bachelet a tenté d’apporter a été torpillé avec non moins d’euphorie par le gouvernement de Piñera et snobé par certains des partisans de l’ancienne présidente elle-même qui l’ont appelée à ne pas se mettre dans les pattes des chevaux. Et notez qu’il y avait un autre fait négligé : la proposition de modifier la Constitution qui comprenait le programme de Frei Ruiz Tagle lorsqu’il a concouru pour la présidence avec Sebastián Piñera.
Crevette qui s’endort….
Mais le courant ne nous portera pas. Seulement qu’on est coincé dans les jambes des chevaux pour croire sans la moindre vision d’avenir que faire les choses au bon moment c’est s’y mettre
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